29/12/2013

UNE EXPÉRIENCE D' ÉMIGRANTS

Houblon, bière et Réforme arrivèrent en Angleterre, en moins d'un an.

 

Les premiers immigrants appelés " les étrangers " par les habitants de Canterbury furent principalement des Wallons conduits par Jean Utenhove et François de la Rivière hors de Flandre en 1548. Calviniste d'aspect, ce petit groupe était, dit Strypes: "le début de l' Église étrangère s'implantant à Canterbury profitant de l'attitude et de l' influence de l 'archevêque Cranmer". Ils possédaient des guides éminents. Hooper écrivit à propos d 'Utenhove : "C'est un homme illustre par sa naissance et ses vertus, fidèle à la vraie religion, entièrement opposé aux égarements du sectarisme. Cranmer, archevêque de Canterbury favorisait des penseurs de la Réforme tels que Martin Bucer, Joa a Lasco et Pierre Martyr. Devant une pareille affluence de réfugiés. Le jeune roi, Édouard VI décerna une charte protégeant toutes les églises protestantes immigrées et les plaça sous la responsabilité de Joa a Lasco en Juillet 1550. La congrégation de Canterbury rendait le culte, probablement dans une chambre du palais de l' archevêque ou aux abords .Quoi qu'il en soit , avec leur reconnaissance officielle, ces Flamands parlant français s'établirent assez pour requérir 4 articles à la magistrature de Canterbury: Soi t à disposer d'une église et d 'un cimetière, pour permettre le libre exercice de leur religion, la permission d'accueillir de nouveaux membres dans la communauté, la permission pour les maîtres d'instruire leurs enfants en français ainsi que la possibilité obtenir des détails sur les négoces par lesquels la communauté se proposait de pourvoir à son entretien. Les horreurs du massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 ouvrirent un nouveau chapitre dans l' histoire des immigrants de Canterbury, des milliers d'entre eux envahirent le Kent et s'installèrent à Rye et à Winchelsea. Et, quoique bienvenus aux yeux de la reine protestante, il devint apparent que les petites villes côtières se remplirent d'une telle façon, qu' Élisabeth ordonna la redistribution des Huguenots. On peut lire dans les minutes municipales de Canterbury datées de 1567 ceci: "Devant cette cour, il est acquis qu'une compagnie des étrangers recevra des habitations et jouira des libertés de cette cité par ordre du conseil de Sa Majesté la Reine, aux conditions à discuter par cette maison". En 1575 , la communauté fût autorisée à utiliser l'église saint Alphage pour ses services. On la trouva trop petite et, soutenus par Matthew Parker, archevêque de Canterbury, ils obtinrent le droit d' utiliser la crypte de la cathédrale, l'oratoire du prince noir, en particulier, comme lieu de vénération. Ceci accomplissant une des demandes de 1574, apporta une confirmation des statuts ainsi que des habitations sûres à Canterbury. Les réfugiés furent bien accueillis par les habitants de Canterbury, une ville qui, d'après Hasted, était tombée " D 'un grande opulence et réputation. ...dans une extrême pauvreté, nudité et décadence" Ils possédaient une multitude de talents par lesquels Canterbury pourrait prospérer à nouveau. Mais étrangers on les appelait et étrangers, ils restèrent pour un certain temps encore. Les différences de langue, de discipline religieuse et d'organisation communautaire les exclurent des libertés de la cité bien qu'ils contribuèrent aux capitations nationales et fournirent même "une loyale brigade de tambours s'entraînant en dehors de la ville". Les mariages mixtes restèrent mal vus par les consistoires modelés sur le modèles calviniste. La cité, divisée en quatre quartiers dirigés par deux anciens et administrés par quatre diacres dont le rôle consistait à visiter les pauvres et, en temps de peste, à remplacer avantageusement leurs précieux maîtres dans le contact avec les victimes. La discipline interne du consistoire s'appliquait strictement, le pénitent répétant la phrase de contrition après l'ancien, et se voyait, ensuite, admonesté. Les fautes se montraient nombreuses et variées depuis Moïse Blondeau qui descendit la rivière en bateau et s'en fut pêcher un dimanche jusqu' Hester Milvrie " partie pour une promenade à Harbiledown avec un Anglais pendant, le service de l'après-midi". L'efficace et autonome Église Huguenote de Canterbury, dont la congrégation fluctuait en nombre, ne vivait pas, quoi qu'il en soit, sans autres problèmes. Le nombre moyen de baptisés pour la dernière décade du seizième siècle de 113 tomba en 1601 à 68 et demeura à peu près égal pendant 30 ans. Beaucoup déménagèrent à Spitalfields Où ils trouvèrent à développer plus profitablement leur industrie textile, d'autres retournèrent vers leurs contrées d'origine encouragés par l'édit de Nantes. Le va-et-vient des immigrés ne cessa jamais et en mars 1635, le maire de Douvres signalait dans une lettre au Lord Gouverneur: "Près de cent hommes, femmes et enfants français et hollandais, tous protestants, certains chargés de biens et de meubles, habitants de Calais mais possédant terres et tenures en Flandre, viennent de débarquer." Le conseil privé déplaça tous les arrivants vers l'intérieur. Les changements de taille des congrégations furent des questions mineures comparées aux attaques lancées par l'archevêque Laud en 1630, voyant comme déviantes et irrévérencieuses toutes les Églises réfugiées, il était déterminé à révoquer tous les privilèges garantis par Édouard IV, maintenus par Élisabeth l et réaffirmés par Charles I. En 1634, les Églises de Canterbury, Sandwich et Maidstone se virent poser trois questions: "De quelle liturgie usent-ils, la liturgie anglaise dite en flamand ou en français?, combien de membre sont-ils nés sujets anglais et ceux-ci se conformeront-ils à l' Église d'Angleterre.?" Les Huguenots ne se manifestèrent pas, même quand l'injonction de Laud leur fut présentée exigeant pour tous les réfugiés de rendre le culte à l'église paroissiale où ils vivaient en enjoignant les pasteurs Huguenots à user de la liturgie anglicane." Une supplique présentée à Charles eut peu d'échos. " L'exécution ne sera pas aussi dure qu'ils ne le craignent." dit Laud qui insista sur la première injonction mais pas sur la seconde, ne voulant pas paraître agir avec faiblesse mais comme aspirant au compromis. les livres de Canterbury ne montrent aucune rupture dans le service ni aucune diminution de fidèles. Beaucoup de réfugiés se rendaient aux deux cultes anglican et huguenot. En 1664 quand Laud fut mené au tribunal, une des charges portées contre lui sera cette irruption aux allures conspiratrices dans la vie des Églises réformées. Pendant cette période tout en subissant le schisme interne des années 1650, l' Église huguenote de Canterbury démontra sa résilience tout en perpétuant son haut niveau de discipline. Pendant l'interrègne, les Têtes Rondes montrèrent leur approbation de l’Église réfugiée, ils laissèrent l'oratoire intact pendant que la cathédrale au-dessus fut mise à sac. En 1662 un ordre du conseil de Charles II permit une pleine renaissance de la liturgie huguenote à Canterbury, l'église dans la crypte fut exemptée de l'acte d'uniformité et tous ses privilèges réaffirmés. Cette charte est encore, aujourd'hui, celle de l' Église Française qui occupe une partie de la crypte. Il ne fait aucun doute que les tisserands wallons et français de la cité cathédrale étaient experts. L'archevêque Parker écrit à Élisabeth I: " Des étrangers si profitables et si aimables devraient être bienvenus et non point grugés." Les talents individuels des réfugiés s'ajoutèrent à ceux de l'industrie du vêtement existante à Canterbury. Pour éviter la compétition, on interdit aux étrangers de fabriquer des tissus semblables à ceux tissés par les Anglais. Les métiers se mirent à tisser d'étroits et rugueux tissus de laine ainsi que d'autres, plus fins, de laine ou de soie. En 1574 Canterbury confirmait les libertés des réfugiés y incluant le droit "de faire des vêtements, des étamines et du tissu d'après la méthode flamande, de disposer d'ateliers et de magasins suffisants pour garder, transborder ou sceller , pour les agrémenter ou les teindre de toutes les sortes de couleurs qui leur conviendra." En 1592 l 'archiviste de la ville note une production à grande échelle de tissus de soie par les réfugiés. Ils devaient soumettre le travail à un officier inspecteur et payer 2 shillings pour sceller les produits du sceau de la ville. En même temps ils trouvèrent un étab1issement fixe dans le vieux réfectoire du couvent des dominicains, vidé par le conflit. "Dans ce magasin, toutes sortes de marchandises peuvent être amenées et vendues par les étrangers." (archives de Canterbury) . La création d'une union de négociants et peigneurs en laine (1599), rehaussée par la présence du consistoire de l Église réfugiée démontra la croissance continuelle de l'industrie. En 1638, les tisserands londoniens obtinrent par Charles I, l' extension de leur charte à toute l 'Angleterre. Suite à 1'opposition de Canterbury, en 1639, le conseil décréta la compagnie des tisserands de Canterbury fut entièrement reconnue par Charles II en 1676, Il décerna aux réfugiés une charte d'incorporation comme ," Compagnie des tisseurs de soie de Canterbury." A cette époque, travaillaient 22.000 tisserands de soie dans la ville dont 1.3OO immigrants. La compagnie se rencontrait une fois par mois dans le couvent des dominicains pour les transactions. Avec l'arrivée de nouveaux immigrants vers 1665, les affaires connurent une nouvelle expansion, un nouveau bâtiment fut établi ou les réfugiés pouvaient contrôler et sceller leurs marchandises eux-mêmes. Des bandes de soie élaborées, tressées d'or et d'argent, au prix de 10 à 2O shillings par yard, produites pour la cour à partir de matières premières d' Italie ou de Turquie. La fin du XVII° siècle vit l'industrie du tissage wallonne et huguenote à son zénith, la prospérité de ceux qui furent jadis poursuivis par la pauvreté peut être vue, encore aujourd'hui, dans leurs maisons, en particulier la maison des tisserands de King's bridge et l'immeuble qui sert de magasin à la King's School, il existe aussi de nombreux autres exemplaires situés rue du palais. Graduellement, les goûts changèrent et on en vint à préférer les soieries et calicots plus légers, meilleur marché, importés de l'Inde. Les tisserands sollicitèrent la protection parlementaire et l'interdiction d'importation de soieries brutes mais les contrebandiers rendirent cette mesure sans effets. En 1715, une pétition des tisserands de Canterbury au nouveau roi, implorait les raccourcissement du deuil public pour la reine Anne : " L 'usage de soieries, portées par la cour en ces occasions de deuil, est généralement de velours noir, de crevés noirs et de mantilles noires qui n'apportent aucun travail à nos pauvres, ils sont manufacturés en Hollande et en Italie, la plupart, par le prix bas auque1s sont vendus échappent, sans doute, à l' impôt du à Sa Majesté," Les tisserands préparèrent des réserves de soie , croyant le deuil terminé pour l' anniversaire de Georges I, mais il dura un an et ils eurent de grosses pertes. Même le développement de la mousseline de Canterbury par John Calloway ne put stopper le déclin et beaucoup partirent pour Spitalfields ou fermèrent leurs boutiques. A la fin du 18°siècle,seuls 10 tisserands restèrent, en 1837 tous les ateliers étaient fermés. L'activité de immigrants peut s'apprécier à sa réussite majeure: la restauration de la richesse et réputation de la ville. " Les étrangers " de bien des façons pleinement intégrés et anglicisés gardèrent néanmoins l'unité et la force de leur foi protestante, demeurèrent peu affectés par le changement. Ils le démontrèrent par la restauration de l'église dans la crypte en 1892, avec un nouveau sol, des bancs, une table de communion, des fonds baptismaux, un orgue et l' éclairage au gaz. Les citoyens de Canterbury gagnèrent au contact des immigrants et il est certain que, dans le Kent, les Wallons et Huguenots trouvèrent ce que l'édit de Nantes ne put offrir: la perpétuelle et irrévocable sécurité, tolérance et protection, une garantie pour une vie normale.

Le procès de Laud

Sources: Tracey Earl,

St. Catherine’s College,

Cambridge

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26/09/2013

Petite Histoire de la Peinture Américaine

Petite Histoire de la Peinture Américaine

17/07/2013

Comment devenir une super puissance fourbe et farceuse

c'est même difficile de réaliser ce qui arrive, qu'arrive-t-il réellement ?

Snowden, un employé du privé qui travaille pour l'état décolle avec une quantité de documents inconnue qui tient dans deux disques durs de portables et une clé USB, part pour Hong Kong afin d'exposer le système de surveillance d'après 911 en distribue une partie au Guardian et au Washington Post.

La réponse est sans précédent, on parle de chasse à l'homme internationale, faite par une presse de courtisans à la solde, non d'Interpol ou des Nations-Unies mais bien par la seule super puissance de la planète, celle-là même que « le siffleur », enfin celui qui « pousse de l'air dans un sifflet » s'applique à dénoncer.

Et ce ne sont que les apéritifs, ajoutons un autre facteur, le jeune homme en question ne publie que les informations qu'il juge nécessaire pour réveiller la conscience américaine sans ceux qui pourrait cause des désagréments d'autre part. Il connaît pourtant quelles peuvent être les réactions de son gouvernement, Tous les fichiers qu'il possède sont encryptés et cacher là ou les officiels ne peuvent les atteindre, donc il contrôle leur accès. Il n'est pas difficile de penser que si les services l'interceptent, ces documents auraient spontanément tendance à montrer plus facilement leur tête. En sachant cela, l'administration Obama et les représentants de notre monde secret se mettent à courir après un homme immédiatement médiatisé planétairement d'une manière jamais vue auparavant. Ce n'est pas cette éventualité qui les retient mais bien les éventuels ressentiments créés par la révélation de leur comportement à l'égard de leurs alliés et d'autres gouvernements étrangers, auraient-ils fait marche arrière ?

Comme résultat on a droit à un spectacle global et à un débat mondial à propos des pratiques d'espionnage de l'Amérique et de ses alliés, durant toutes ces semaines, Washington s'est montré déterminé, implacable et prêt à la vengeance. Les américains ont menacé de tordre le bras à des puissances grandes et petites en insistant sur le fait que l'employé Snowden ne sera plus jamais en sécurité sur cette planète pour le restant de ses jours et à cette heure, phénomène extrêmement visible, la plus grande puissance mondiale se voit incapable de lui mettre la main dessus, rate le bonhomme et fait face à la défaite globale de sa bataille pour gagner l'opinion publique à sa cause.

Alors qu'au vingtième siècle, le jeu des transfuges et des dissidents se soldaient la plupart du temps par une solution dans un sens ou dans un autre. Un sicle plus tard, ne voilà-t-il pas que l'autre superpuissance restante lui signifie un avis de non recevoir.

Après tout rien ne dit que s'il trouve l'asile dans un des trois pays d'Amérique latine qui le lui ont offert, l'administration Obama ne va pas envoyé une équipe de ses sbires pour le mettre à la merci de l'administration de son pays. Il a bien été montré que le système ne recule devant aucun moyen pour arriver à ses fins dans la poursuite de ses définitions en matière de « sécurité », torture, abus, enlèvements, « sites noirs », prisons, enlèvements de suspects dans les rues ( y compris des gens qui n'avaient rien avoir là dedans) de grandes ville tout comme dans les arrière-cours de la planète. En plus de la présentation des chambres de torture des amis et alliés y compris la surveillance de n'importe qui n'importe ou. C'est sans doute difficile pour Washington d'envoyer ses pandores à Moscou ou en Chine, mais partout ailleurs, ils n'hésiteraient pas.

En tout cas, Snowden a prouvé une chose, c'est qu 'en 2013, la planère Terre n'est pas grande assez pour protéger la version américaine de la « dissidence ». A la place, elle ressemble plutôt à une prison géante avec ses policiers, ses juges et ses matons implacables.

Dans le temps, les grandes puissances pouvaient encore lancer toutes sortes de menaces ou jouer à des jeux d'espions, à la stratégie de la destruction mutuellement assurée, aux asiles réciproques, afin ce que tout les papy- boomers se sont vus asséner pendant quarante ans tout en permettant à tous les roussins de la terre de s'engraisser, eux et leurs familles et commensaux aux dépends des précédents. En tout cas, la perspective de se brûler mutuellement la gueule les a retenu de faire preuve de trop d’enthousiasme.

L'ensemble, englouti par le temps, a du trouver du remplacement en créant le premier état policier global et à rechercher ce qui dans leurs bureaucraties labyrinthiques pourraient dire des vérités que tout le monde a le droit de connaître.

Dans l'administration Obama, c'est devenu légendaire, elle a embauché trois millions d'employés encouragés à n'importe quelle délation, pour traquer ceux qui pourraient révéler leur système en les livrant à des traitements vindicatifs et abusifs, en les jetant en prison et en se livrant à des expéditions dans les téléphones et les courriers de la presse et de ces personnes. Ils criminalisent des murmures tout en suggérant aux journalistes qu'il n'est pas très sain d'en parler. Assange et Manning en sont les exemples historiques les plus connus, Maintenant nous avons donc, Le « brave » Snowden est une nouveauté, ici les américains exploitent une stratégie innovante de chasse mondiale.

Le message indique clairement que personne n'est à l'abri si des secrets de la divine sont révélés. A cet égard, l'incident Morales, chef d'état régulièrement élu est le précédent d'un « enlèvement impérialiste »

Les services ont persuadé le bureau de crise que Snowden se trouvait dans l'avion de Morales, on l'a baladé dans quatre pays européens, la France , l'Espagne, le Portugal et l'Italie avec un arrêt pour faire le plein en Autriche, et pfuit pas de Snowden, belle démonstration de la prosternation des féaux européens. A Washington, pour la presse, l'incident n'a jamais existé. Ont-ils persuadé ces nations de laisser les services secrets inspecter l'avion, on ne le sait pas!