24/05/2010

Eole et Mercure


Les éoliennes, c’est pas mal pour se faire une tasse de café, mais si vous voyez tout en vert, vous allez devoir en tapisser le pays avec plus qu’il n’en existe dans le monde et il y a encore d’autres manières encore plus sophistiquées pour faire bouillir la marmite. C’est un espoir romantique de penser que les parcs d’éoliennes puissent régler la crise de l’énergie. Pour leurs défenseurs, c’est une solution sans carbone pour les deux grands problèmes de notre époque : changement climatique et déficit énergétique. Pour les autres, c’est une catastrophe qui va détruire nos belles campagnes et couvrir un nombre sans cesse croissant de collines de régiments de moulins blancs. Ils disent que c’est bruyant et que ça tue les oiseaux aussi bien que de jets. Et pire, que ça fonctionne mal. Et cela ne changera rien ni au climat ni à la crise de l’énergie. Alors, qui a raison ? Un officiel disait récemment que de s’opposer aux parcs était aussi irresponsable que de pas mettre sa ceinture de sécurité. Et on joue un peu sur le désir émotionnel de l’idéal de la propreté. Pour se conformer au 20% d’énergie propre stipulé par l’Europe en 2020, ce serait la technique la plus avancée pour y parvenir. Des plans couvrant la taille de petits pays, sont déjà au point pour en couvrir nos plus beaux paysages historiques. Superficiellement, du point de vue du réchauffement, le vent garde-t-il son sens. Mais on produit du CO2 quand on les fabrique et pour les entretenir. Construite 10.000 turbines géantes en acier et en plastique, les installer dans des conditions parfois acrobatiques créera néanmoins une empreinte carbone de dizaine de milliers de tonnes par petit parc. La même chose est vraie pour construite les nombreuses centrales d’une sorte ou d’une autre, dont nous allons avoir besoin ces 20 prochaines années. La meilleure façon de calculer la pollution au CO2, c’est le kilowatt/heure. C’est ce qui garde une bouilloire bouillante pendant 20 minutes. Les ingénieurs ont calculé que l’électricité extraite du charbon coute 900 grammes de CO2 au kilowatt et 445 grammes pour le gaz. L’électricité éolienne ne demandant que 5 grammes pour la même quantité. Le chiffre est sensiblement le même pour le nucléaire. Donc 1-0 pour le vent. À partir d’ici, les arguments deviennent beaucoup plus vaseux. La première idée est la profondeur du déficit énergétique. En Europe occidentale, on utilise à peu près 17 kilowatts par jour et par personne. Ce qui, dit en termes simples représentent 1000 tasses de café par jour pour chacun de nous. C’est beaucoup comme vu comme cela mais on y inclus l’industrie et l’agriculture. Pour l’instant 20% sont fournis par le nucléaire, 40% par le gaz et 33% par le charbon. Le reste par l’électricité importée, un peu d’énergie verte et une fraction produite par les huiles lourdes. Dans le future, l’équation change, la demande augmente rapidement. Dans 30 ans la population aura augmenté de 25 % : 150 tasses de café par jour. On prend en compte l’évolution du transport terrestre vers des moyens plus électriques. En 2050, une proportion significative des engins roulants fonctionneront sur batteries ce qui sollicitera la capacité de génération. On suppute que la demande en énergie sera triplée en 2050 alors que anciennes centrales nucléaires et thermiques continueront à se fermer comme trop polluantes sous la loi de la commission. Ainsi, dans 10 ans, on en aura perdu un tiers, ce qui nous laissera pratiquement dans le noir. Pire, il y a le réchauffement et d’après certains experts ce n’est pas quelques pourcents mais bien 60 ou 70% de changement de sources. Ce qui signifie fermer toutes les centrales à combustible fossile. Alors l’éolien peut-il nous sauver ? Les objecteurs sont-ils dans les limbes ? De toute façon il y a des qui aiment ces grandes structures ? Le problème principal, c’est que les parcs à éoliennes, pour remplir le fossé énergétique, sont désespérément peu économiques. Tenter de le faire ruinerait les campagnes, il faudrait recomposer tout le paysage et le prix imposé aux communautés rural serait exorbitant. Il faudrait en construire une quantité qui prend en compte les fluctuations inévitables du vent sans oublier un doublage hydro-électrique indispensable qui transformerait le pays entier en une gigantesque centrale électrique. Même si le pouvoir parvient à convaincre le public, ce n’est pas une réponse et il existe de nombreux autres problèmes fondamentaux. Globalement, l’énergie éolienne a un rendement de 30%. Du fait que le vent ne souffle pas tout le temps, une collection donnée d’éoliennes produit, en moyenne, un tiers de sa capacité théorique. Ce n’est pas le cas de toutes les sources puisque une centrale nucléaire fonctionne pratiquement à 100% tout le temps. Il y a deux solutions au problème de la fluctuation de la source et aucune n’est bon marché. Une est de la stocker et de l’injecter dans le réseau quand c’est nécessaire. Au Japon, c’est une pratique conventionnelle d’installer une énorme batterie rechargeable dans le parc. C’est très cher et beaucoup d’énergie est perdue parce que les batteries ne sont pas très efficaces mais c’est possible de compenser la charge pour les fluctuations transitoires de rendement. De toute façon, pour traiter les fluctuations dues à l’absence de vent qui peuvent durer des jours et même des semaines, vous avez besoin d’autre chose que des batteries. La meilleur solution est probablement d’utilisé les éventuels surplus provisoires pour faire tourner des moteurs électriques pour pomper l’eau vers le haut du barrage à l’instar de du barrage de Brume tout près de Stoumont. Pour obtenir les quotas nécessaires, il en faudrait des douzaines du genre aux réservoirs gargantuestes et ainsi plomber la campagne encore un peu plus. Une autre idée est d’utiliser des câbles géants pour interconnecter les pics de production en pompant l’eau vers les réservoirs hydroélectriques et en restituant l’énergie quand nécessaire. Ce réseau pour chasser le vent ou il y en a couterait des 10 à 20 milliards d’euros. Le fait que le vent n’est pas ou les gens en ont besoin couterait 8% de la production par les distances parcourues. Le prix de revient installé du mégawatt est de 2 millions d’euros et 2,5 en mer. La consommation annuelle se mesurant en térawatts, faites le compte ! On est autour de 20 Milliars d’euros pour des turbines généralement fabriquées à l’étranger. Sans compter les frais cachés , les accès et les terrassements. Les meilleurs spécialistes pensent que c’est illusoire d’imaginer qu’une part importante des besoins puisse être satisfaite sur ces prémisses à l’égard desquelles le nucléaire commence à apparaitre très bon marché. Finalement, si on observe froidement les chiffres, c’est tout simplement trop cher. Une nouvelle politique de l’énergie signifie une politique du nucléaire basée sur des centrales de nouvelle génération, rapidement et dans peu de temps. Il faut reconnaitre que l’énergie propre est une partie de la solution mais pas la seule comme les romantiques verts l’espèrent. La réponse est confuse, chère, chargée de controverses et de débats et n’est pas portée par le vent.

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